Eco-anxiété, la mal nommée…

Ce que l’on appelle généralement éco-anxiété, c’est l’inquiétude que l’on ressent face au changement climatique et à ses conséquences. Sauf qu’en réalité, il n’y a pas que de l’inquiétude. L’éco-anxiété, c’est tout un cocktail d’émotions plus ou moins fortes. D’ailleurs, il n’y a pas aujourd’hui de définition qui mette tout le monde d’accord, et certains professionnels lui préfèrent le terme de “souffrances écologiques” (Jean-Pierre Le Danff, Charline Schmerber).

Qu’est-ce qu’on trouve dans ce cocktail de souffrances écologiques ?

  • La colère, contre les responsables des ces changements et contre ceux qui ne bougent pas. De la colère contre les générations précédentes, ou contre les pouvoirs publics actuels qui ne prennent pas des mesures assez fortes.
  • La tristesse pour tout ce qui est perdu, pour ce que l’on va perdre, pour ceux qui souffrent déjà, pour les générations futures. Pour les espaces naturels qui disparaissent, pour les victimes animales et humaines …
  • La peur de souffrir (ou que ses enfants souffrent) lorsque l’on se projette dans un futur post-effondrement. La peur de vieillir dans un monde trop chaud, trop sec, sous les eaux, de devoir se battre pour survivre…
  • La culpabilité de contribuer au changement climatique mêlée à l’impossibilité d’agir suffisamment. On peut se sentir coupable de continuer à prendre la voiture, l’avion, de manger trop de viande, de ne pas réussir à refuser un cadeau inutile…
  • Le découragement, le désespoir lié au sentiment d’impuissance face à des changements maintenant inévitables. Le sentiment qu’agir à notre niveau n’y changera rien.
  • La honte, la rage, le désespoir, le dépit, …

L’éco-anxiété, c’est tout ça à la fois, et plus encore. C’est une ou plusieurs de ces émotions, associées à un sentiment d’urgence, au point parfois d’empêcher de dormir ou de se détendre. Ces souffrances sont un appel du cœur au cerveau et au corps, pour pousser au changement et à plus de cohérence émotion/pensées/actions.

Sachant tout ce qu’il recouvre, le mot “éco-anxiété” me semble bien réducteur ! D’ailleurs, je m’aperçois que de nombreuses personnes ressentent des souffrances écologiques mais ne se reconnaissant pas éco-anxieuses. A mon avis, ce mot “éco-anxiété” est parfois un frein à l’acceptation et à la reconnaissance de ces souffrances. Et donc un frein pour aller de l’avant.

Les éco-émotions positives

De plus, les ressentis liés à la prise de conscience écologique ne sont pas tous des souffrances. On en parle moins, mais les émotions positives sont nombreuses et bien présentes ! Il y a même un terme pour regrouper l’ensemble de ces ressentis : le chercheur finlandais Panu Pihkala parle d’éco-émotions.

Qu’est-ce que l’on retrouve dans les éco-émotions positives ?

  • L’espoir de créer un monde meilleur
  • La motivation à agir, individuellement ou collectivement
  • La joie, la satisfaction de voir la nature reprendre ses droits sur l’homme, et de revenir à une vie plus simple, plus proche de la nature …
  • La détermination à faire changer les choses
  • La fierté d’avoir réussi à agir
  • Le sentiment d’appartenance et d’unité lorsque l’on se connecte à des personnes partageant les mêmes valeurs
  • L’optimisme, la combativité, …

On est bien loin d’un ressenti unique et pessimiste ! Et encore, les listes de cet articles sont loin d’être exhaustives.

Passer de la souffrance à la joie

En fait, lorsque l’on prend conscience que notre monde va mal, on commence en général par ressentir beaucoup de colère, de tristesse, et d’impuissance (on suit la courbe de deuil). Cette phase dite descendante est suivie par une phase ascendante, d’acceptation et de renouveau.

On change alors de perspective. Certains parlent de responsabilisation. Car ce monde qui change, c’est aussi une opportunité de choisir une nouvelle direction, à une niveau individuel et/ou collectif. Et quand on se dit que l’on peut agir (et qu’on le fait), on fait rapidement place à l’espoir, à la détermination et à la joie.

« La crise climatique est une opportunité de nous réinventer, de redonner du sens à notre existence, à nos civilisations. »

Cyril Dion

D’ailleurs, il n’est pas nécessaire de changer radicalement de vie pour ressentir ces éco-émotions positives. Un simple rapprochement, un engagement associatif, ou de petites actions suffisent souvent !

Ainsi, on peut se sentir optimiste et plein d’espoir face à ce monde qui change !

Si vous ressentez ces souffrances et le besoin de changer, mais que n’arrivez pas à vous lancer seul·e, contactez-moi. Je serai à vos côtés pour trouver ensemble une façon d’agir qui vous correspond, vous mettre en mouvement, et passer de la souffrance à la joie.

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