Le contexte
Lorsque Élodie vient me voir, elle aime son travail mais a des relations difficiles avec son chef. Celui-ci fait des remarques méprisantes et agressives envers de nombreuses personnes, elle y compris, sous couvert de blagues. De plus, il se montre fermé à toute discussion.
Au début, la demande d’Élodie est de réussir à ignorer les paroles de son chef, pour pouvoir se concentrer sur son travail.
Les séances de coaching
Je demande à Élodie de me dire à quoi ressemblerait une situation dans laquelle elle resterait insensible aux paroles de son patron. Mais lorsqu’elle se projette, la colère monte rapidement en elle, lui faisant comprendre qu’elle ne pourra rester totalement détachée. Elle va devoir trouver une façon d’affronter la situation.
Elle envisage de quitter son travail mais ne préfère pas le faire tant qu’elle n’a pas d’offre solide sur un autre poste.
Nous travaillons alors sur la qualité principale d’Élodie dans le cadre de cette relation : elle est diplomate. En allant un peu plus loin, elle prend conscience que cette qualité devient un piège lorsqu’elle va jusqu’à s’écraser pour éviter le conflit, renforçant ainsi l’attitude négative de son chef.
Pourtant, au quotidien, Élodie sait poser des limites lorsqu’il s’agit de défendre les intérêts d’autrui : par exemple, elle affirme son choix d’être végétarienne car elle sait qu’elle protège d’autres êtres vivants par ce choix. Mais lorsqu’il s’agit de se protéger elle-même, elle préfère laisser passer…
A la fin de cette séance, Élodie réalise qu’elle ne souhaite pas ignorer les paroles de son chef, mais plutôt se positionner pour faire respecter ses limites. De plus, elle sait qu’elle est parfaitement capable de défendre ses propres intérêts.
Résultats
Trois jours plus tard, Élodie m’envoie un message pour m’informer qu’elle a démissionné : la dernière séance a provoqué un déclic, et une énième réaction de son chef a fait déborder le vase.
« J’ai réalisé que ce n’était plus acceptable »
Elle a réalisé que la situation n’était plus acceptable pour elle. Que ses limites ne seraient pas respectées si elle restait. Son besoin de prendre des distances est devenu plus fort que sa crainte de se retrouver sans emploi, et elle a démissionné sans attendre.
Rapidement après, elle a postulé à deux nouvelles offres d’emploi et a trouvé un travail similaire, dans lequel elle se sent bien et peut faire respecter ses limites.
En coaching, je croise souvent des personnes qui souhaitent faire taire leurs émotions, comme Élodie qui voulait pouvoir ignorer la colère qu’elle ressentait face à son chef. C’est pourtant en écoutant cette colère qu’elle a réussi à faire respecter son besoin, celui d’être respectée.
Basé sur un accompagnement réel, mais modifié pour respecter l’anonymat.
Photo by Ryan Moreno on Unsplash